Bienvenue à la cérémonie de remise des certificats du programme « Renforcer les compétences en finances publiques» 2020.
Le préambule du Rapport d’activité de CABRI sur la bonne gouvernance financière indique qu’un État efficace devrait être en mesure de mobiliser des recettes, d’emprunter prudemment, de planifier et gérer les dépenses publiques de manière efficace et efficiente, ainsi que de rendre compte de l’utilisation des fonds et des résultats obtenus. Le rapport fait valoir que ces fonctions sont nécessaires à la croissance économique et au développement durable.
Ce rapport sur la bonne gouvernance financière, accompagné de sa déclaration correspondante adoptée par les ministres des Finances lors des Assemblées annuelles 2012 de la Banque africaine de développement à Arusha, en Tanzanie, donne une orientation à notre stratégie et justifie notre approche. Il établit le fondement de notre programme « Renforcer les compétences en GFP (RCFP) », qui porte sur la fonctionnalité de l’État – notamment sur la façon dont nous mobilisons les recettes, planifions et gérons les dépenses des deniers publics.
La cohorte RCFP 2020 est le 4e groupe d’équipes-pays à participer au programme RCFP. Le programme RCFP qui a débuté en 2017 avec 6 pays et en partenariat avec le programme
Building State Capability (BSC) du Center for International Development à l’Université Harvard, a travaillé avec plus de 16 pays, représentés par 30 équipes de fonctionnaires, qui ont accompli plus de 1000 exercices d’équipes et près de 2000 exercices individuels. En outre, 400 heures ont été consacrées à des discussions de suivi entre les coaches et leur(s) équipe(s). Ces statistiques permettent de donner un aperçu quantitatif du programme mais pas de sa qualité. La qualité est mesurée par l’approche qu’utilisent les équipes et par les progrès qu’elles réalisent dans la résolution de problèmes très complexes. Comme vous le savez, le programme RCFP utilise l’approche PDIA, qui est axée sur la résolution de problèmes et fournit l’espace pour l’itération et l’adaptation.
Dans un document de travail de l’Université d’Harvard rédigé par Matt Andrews, Lant Pritchett et Michael Woolcock, l’approche PDIA est décrite comme une approche qui vise à résoudre des problèmes particuliers dans les contextes locaux, par la création d’un « environnement autorisant ». Cet environnement autorisant est nécessaire pour la prise de décision et l’expérimentation. Les auteurs de l’article soulignent la nécessité d’un apprentissage actif, continu et par expérience et de la rétroaction itérative des enseignements tirés pour trouver de nouvelles solutions. Et ce, en engageant de larges ensembles d’agents pour garantir la viabilité des réformes, leur légitimité et leur pertinence. En particulier, les changements proposés doivent être soutenus politiquement et être pratiques.
Afin d’éviter de faire des comparaisons entre l’approche PDIA et les approches plus traditionnelles utilisées par les programmes multilatéraux et bilatéraux, permettez-moi de mentionner simplement les avantages de l’approche PDIA. Premièrement, elle prévoit l’appropriation dans tous les aspects, y compris l’identification des énoncés de problèmes et l’environnement autorisant. Deuxièmement, l’approche garantit que les équipes s’engagent avec des parties prenantes très diverses pour veiller à ce que les réformes soient viables, légitimes et pertinentes, comme l’ont suggéré Andrews, Pritchett et Woolcock dans leur article. Troisièmement, l’approche PDIA crée un espace d’expérimentation (essayer de nouvelles choses), et quatrièmement, en renforçant les compétences, l’approche contribue au renforcement des institutions et à la durabilité des réformes entreprises.
Au cours des 5 dernières années, les problèmes nommés localement ont porté sur un large éventail de sujets liés aux finances publiques, tels que les pratiques de gestion de la trésorerie, la conceptualisation et l’évaluation des projets d’infrastructure, la discipline fiscale, les dépenses en capital, la gouvernance ainsi que la surveillance des entités publiques et des entreprises publiques, la participation du public et l’obligation de rendre compte, les défis de la décentralisation, et, la passation des marchés.
Au cours des deux derniers jours, vous avez partagé avec vos pairs de la cohorte 2020, les causes de vos énoncés de problèmes proposés localement, la façon dont vous avez collecté les données probantes, les parties prenantes que vous avez rencontrées, quelles sont les idées et les mesures/actions novatrices que vous avez appliquées, les progrès que vous avez réalisés et les prochaines étapes à suivre. Il s’agit-là des aspects qualitatifs du programme RCFP, qui porte sur la façon dont vous avez travaillé et sur les progrès réalisés. À cet égard, il y a un 5e avantage à tirer de l’approche PDIA. La PDIA vous procure un sentiment de fierté dans vos réalisations. Cet avantage a été exprimé par Thierry Lobaka, membre de l’équipe 2018 de la République centrafricaine qui a travaillé sur le problème des faibles dépenses du budget d’investissement.
« L'approche PDIA m'a permis de mettre en valeur l'expertise et les compétences qui résident en moi, au profit de mon pays. Désormais, je ressentirai de la fierté chaque fois que je verrai une infrastructure administrative reconstruite ou réhabilitée sur ressources de l'État. »
Vous devriez tous être fiers de vos réalisations jusqu’à présent, et, du potentiel qui s’offre à vous pour accomplir bien davantage encore.
Je vous remercie.