Chaleureuses salutations!
Je souhaite vous faire part de l’honneur que j’ai d’avoir été nommée en tant que nouvelle Secrétaire exécutive de l’Initiative africaine concertée sur la réforme budgétaire (CABRI) et d’avoir l’occasion de renforcer notre mandat qui vise à faire progresser la gestion des ressources publiques dans l’ensemble des pays du continent africain, sous les auspices de notre Comité directeur. CABRI représente, soutient et accompagne chacun de ses pays membres actuels, à savoir l’Afrique du Sud, le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, le Kenya, le Lesotho, le Libéria, le Malawi, le Mali, Maurice, le Nigéria, la République centrafricaine, le Rwanda et le Sénégal.
CABRI est unique à bien des égards. Nous sommes la seule organisation internationale intercontinentale officiellement établie qui se concentre sur la recherche de solutions aux problèmes de finances publiques (FP) des pays. J’invite et j’encourage tous les pays africains à unir leurs forces et à nous soutenir dans notre mission et notre vision de faire avancer et de renforcer la gestion des finances publiques (GFP) sur le continent. Dans un monde actuellement en crise, les défis nationaux auxquels ont fait face CABRI et ses pays membres ainsi que les pays participants couvrent l’intégralité du domaine des finances publiques – de la gestion des crises nationales d’endettement qui menacent de faillite les nations, au traitement des paiements tardifs par l’État, à la lutte contre les pratiques corrompues et inefficaces en matière de passation des marchés de biens et services, les catastrophes climatiques et autres catastrophes naturelles et contre les pénuries d’eau et les pandémies, en passant par la gestion du resserrement de l’espace budgétaire qui fait pression sur la prise de décisions budgétaires.
Situés au cœur même de notre organisation, se trouvent des réformateurs des FP, des praticiens du monde réel, de notre patrie, l’Afrique. Les praticiens, tirent parti les uns des autres au sein du réseau collégial de CABRI et veillent à ce que des solutions locales soient trouvées aux problèmes locaux, et ce, au moyen de méthodologies adaptées et fondées sur des données probantes de CABRI, que ceux-ci appliquent avec succès, du fait de leur compréhension approfondie et sans égale reposant sur l’expérience qu’ils ont acquise.
Il s’agit-là du secret de la réforme et des solutions de finances publiques qui contribuent au développement national, lorsqu’elles sont institutionnalisées dans les pays africains. Les programmes de CABRI ne se limitent certainement pas à être « un exercice académique » – seuls les vrais praticiens peuvent revendiquer autant de pertinence pratique réelle, de probabilité d’adoption de mise en œuvre par les pays et d’impact réel sur la vie des citoyens ! L’ensemble des travaux accumulés depuis la création de CABRI a été capitalisé en son sein et s’est enrichi au fil des ans, pour devenir un pôle unique de connaissances sur les finances publiques. À l’avenir, tous nos travaux en cours qui continuent de diriger des discussions régionales sur les finances publiques, peuvent devenir des innovateurs en matière de bonnes pratiques de la GFP en Afrique et sur d’autres continents à l’échelle internationale.
Je possède une expérience personnelle de la réforme des finances publiques, que j’ai acquise à l’époque où je travaillais à la Trésorerie nationale de mon pays, et, que CABRI peut mettre à profit. J’ai trouvé que CABRI était particulièrement bien placée pour traverser l’univers du savoir en finances publiques et être en mesure d’invoquer et d’orienter le réseau de professionnels travaillant à la recherche de meilleures solutions.
CABRI a pour philosophie de découvrir « Ce qui fonctionne ? » - où trouver l’efficacité du système budgétaire et les leviers budgétaires dans des domaines plus ciblés du budget de l’État dans ce monde en crise qui ne cesse d’évoluer rapidement. La pratique des finances publiques doit maintenant changer considérablement, ce qui affectera l’objectif, la nature et la taille mêmes des gouvernements. L’inertie de la budgétisation annuelle itérative est encore intégrée dans l’administration publique. Le changement n’est jamais facile. Cependant, si nous discernons clairement les services dont les citoyens ont besoin et « ce qui fonctionne » dans ce nouvel environnement, nous pouvons développer des solutions fonctionnelles, opportunes, pertinentes et durables en matière de finances publiques. Bien que de nombreux gouvernements puissent souhaiter maintenant reculer, compte tenu de l’ampleur du défi, des discussions difficiles sont nécessaires, qui devront transcender le dialogue ou la rhétorique et faire participer l’ensemble des parties prenantes, afin de prendre des engagements véritables, de parvenir à des arbitrages budgétaires et de se mettre d’accord sur des compromis pour assurer un avenir durable pour tous.
Le riche réseau de praticiens des finances publiques de CABRI nous permet d’avoir une base indispensable à la contextualisation du travail et des perspectives de réforme budgétaire des pays. Nous nous appuyons également sur les talents uniques de diverses autres parties prenantes pour améliorer les approches, les pratiques et les systèmes de prestation de services.
Le budget d’un pays est le « budget du peuple » et doit se concentrer sur l’autonomisation des citoyens, pour qu’il puisse y avoir, outre la transparence budgétaire, une « efficacité budgétaire » dans le cadre de la responsabilité. Nous donnons également un sens à la pensée, aux tendances et aux expériences internationales des pays, au-delà de l’Afrique, acquises grâce à nos interactions plus étendues, en nous tournant résolument vers leur contextualisation, uniquement pour ce qui peut être mis en œuvre de manière réalisable et systématique. À cet effet, nous tenons à remercier tous nos partenaires financiers et internationaux, existants et passés, y compris la Banque africaine de développement, l’Agence suédoise de coopération internationale au développement (ASDI) et la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ). Chacun d’entre vous rend notre travail possible et plus performant.
Pour conclure, il serait négligent de ma part de ne pas remercier le personnel de CABRI, dont le professionnalisme nous apporte notre force interne. CABRI peut certainement démontrer les résultats obtenus dans les budgets de plusieurs pays, et nous continuerons à accroître notre empreinte à travers l’Afrique. J’ai foi en l’Afrique et en nos praticiens de la GFP. Nous nous réjouissons à la perspective d’entreprendre cette aventure avec l’ensemble de nos inestimables parties prenantes.
Nous sommes CABRI.