Alors que nous entamons la nouvelle année, nous réfléchissons à une étape importante : les 20 ans de la conférence inaugurale de CABRI en décembre 2004, qui a été organisée grâce à un effort de collaboration entre les premiers réformateurs budgétaires nationaux. La conférence a jeté les bases de tous les événements ultérieurs de CABRI qui ont toujours été axés sur la résolution de problèmes réels de la gestion des finances publiques (GFP) auxquels sont confrontés les pays africains. Le public cible reste les responsables des budgets nationaux de divers pays africains, ou leurs délégués officiels qui se réunissent pour partager des options de réforme de la GFP fondées sur des preuves irréfutables qui démontrent l'amélioration de la fonctionnalité de la GFP et son impact sur le développement.
En ce qui concerne 2025, nous marquons également l'achèvement des travaux de la première année de notre plan stratégique quinquennal 2024-2029, qui a débuté la phase d'expansion de CABRI. En tant que réseau CABRI de hauts fonctionnaires africains du budget, nous continuons à nous engager et à apprendre ensemble comment améliorer nos interactions au sein du Réseau et avec nos partenaires et affiner les méthodologies fondées sur des données probantes utilisées pour relever les défis de la GFP qui prévalent sur le continent africain.
Dans ce bulletin d’information trimestriel, nous réfléchissons au travail en cours de CABRI pour améliorer la GFP en Afrique par le biais de la collaboration, de réformes fondées sur des données probantes et de l'utilisation et de l'intégration des outils numériques, tout en réfléchissant également à ses réalisations historiques et à ses objectifs futurs.
Au cours de l'année 2024, par le biais de notre nouveau programme de GFP numérique, nous avons réaffirmé que la réforme numérique de la GFP est inévitable. Le développement numérique sera certainement un mode de fonctionnement réformateur pérenne. La question reste de savoir : dans quelles circonstances les réformes de la GFP numérique sont-elles souhaitables et efficaces ? Qu'est-ce que cela signifie pour le développement d'outils numériques efficients pour la GFP et, plus généralement, pour l'amélioration de la fonctionnalité de la GFP de haut niveau et la réforme future ou en cours des politiques nationales ? En poursuivant ce travail, nous visons à surmonter la fracture numérique, en nous concentrant sur ce qui fonctionnera pour la GFP numérique à travers l'Afrique. Comme les prochaines publications de CABRI le démontreront, nous sommes conscients qu'il ne suffira pas de vanter la dématérialisation ou la transparence sous la simple forme d'informations techniques plus détaillées, sans aucune tentative de réforme de la politique de GFP. Cette approche perpétuerait l'idée que l'opinion publique est très probablement hostile à la prestation de services publics par l’État. Le point de vue unique de CABRI se devra de veiller à ce que les approches numériques soient ancrées sur des améliorations réelles de la réforme de la GFP fondées sur des données probantes, qui fournissent de meilleurs services publics aux pays et, simultanément, contribuent à un sentiment populaire plus positif.
Cette philosophie dans notre approche se retrouve dans tous nos programmes. Pour le dernier trimestre à venir de notre exercice, les faits saillants sont que CABRI :
- entreprendra un programme de renforcement des compétences en finances publiques axé sur la résolution des problèmes de GFP liés à la nutrition en Gambie, au Ghana et au Libéria ;
- mettra en oeuvre un programme de renforcement des compétences internationales axé sur l'appui au renforcement des capacités institutionnelles générales des systèmes de GFP afin de permettre une meilleure prévention des flux financiers illicites internationaux dans 4 pays africains ;
- mettra à jour le référentiel « Budgets en Afrique », un produit essentiel de connaissances de CABRI des documents de publication budgétaire des pays africains, qui vise à faciliter l'accès aux informations sur la façon dont les gouvernements dépensent les ressources publiques ; et,
- poursuivra la collecte de données pour le Moniteur de la dette en Afrique , une troisième édition contemporaine des mesures (ou indicateurs) clés et des principales dispositions institutionnelles des pays participants.
La phase d'expansion de CABRI continuera également son travail programmatique sur la santé et nous sommes ravis de revoir la GFP dans le secteur de l'agriculture en tant que catalyseur de la croissance économique, en l’associant fortement aux considérations de genre et de promotion de l'emploi. Bien entendu, les travaux sur la GFP numérique se poursuivent et restent un domaine stratégique clé pour nos pays membres - non seulement en tant que catalyseur d'une plus grande efficience de la GFP et d'une amélioration de l'opinion publique, mais aussi en tant que moyen de mieux examiner des liens plus généraux avec l'économie par le biais de normes, d'approches et de plateformes communes.
En cette fin d'année 2024, je manquerai à mes obligations si je n’évoquais par les succès de CABRI. Plus particulièrement nos événements en présentiel, y compris le Dialogue sur les Politiques portant sur la GFP comme catalyseur d’une plus grande autonomie des établissements de santé qui s'est tenu à Maurice, et plus récemment notre conférence internationale sur les finances publiques à l'ère numérique, organisée conjointement avec ODI Global et qui a eu lieu en Afrique du Sud. Outre la participation à la conférence du réseau des hauts fonctionnaires du budget de CABRI, d'éminents universitaires, des organisations internationales et des groupes de réflexion de premier plan étaient également présents. Par ailleurs, le Comité directeur de CABRI y a accueilli l'honorable Seedy Keita, ministre des Finances et des Affaires économiques de la Gambie.
Les contributions du ministre aux aspects techniques de la GFP numérique nationale et à l'approbation politique plus large de l'économie se sont révélées instructives et ont confirmé le travail en cours de CABRI du point de vue des pays africains. Le succès de cet événement se reflète également dans certaines des mesures analytiques : plus de 100 participants en présentiel, près de 600 inscriptions virtuelles, le nombre d'abonnés LinkedIn a augmenté de 72 % et le nombre d’utilisateurs des médias sociaux de CABRI a augmenté globalement de 25 %.
La phase d'expansion stratégique de CABRI progresse conformément aux aspirations communes de ses pays membres, en mettant l'accent sur le développement collaboratif d'initiatives de réforme de la gestion des finances publiques (GFP) au sein du réseau de pairs africains. Cette approche reste fidèle à la vision des membres fondateurs et à leurs efforts novateurs d'il y a 20 ans.
Les pays africains qui ne sont pas encore membres de CABRI sont éligibles et sont invités à nous contacter le plus tôt possible, afin de pouvoir y adhérer officiellement. D'autres parties prenantes de la communauté plus large de la gestion des finances publiques sont également invitées à nous contacter directement.