La malnutrition reste un défi important dans de nombreux pays africains, ce qui entrave les progrès socio-économiques. Les interventions nutritionnelles sont un excellent choix pour les gouvernements : « Chaque dollar investi dans des interventions nutritionnelles éprouvées dans les pays en développement rapporte environ 18 dollars américains (USD) en rendement économique »[1]. Malgré ce constat, les investissements dans les interventions nutritionnelles sont loin de répondre aux besoins. En 2017, le Cadre mondial d'investissement pour la nutrition a estimé qu’il faudrait investir annuellement 7 milliards d’USD pour porter à l’échelle voulue un ensemble d'interventions spécifiques à la nutrition afin d'atteindre les objectifs de l'Assemblée mondiale de la santé (AMS) d'ici à 2025[2].
Le système de GFP joue un rôle déterminant pour veiller à ce que les décideurs politiques allouent des ressources suffisantes aux projets spécifiques et sensibles à la nutrition. Le système de GFP devrait également contribuer à garantir que ces ressources sont dépensées de manière efficiente et qu'elles sont comptabilisées de manière fiable, ce qui implique que les ministères, départements et agences (MDA) responsables des projets de nutrition doivent collaborer étroitement avec le ministère des Finances, qui agit en tant que dépositaire des finances publiques.
Alors que tous les ministères dépensiers font face au défi d'obtenir des ressources limitées pour leurs besoins et de s'assurer que le système de GFP répond aux besoins opérationnels spécifiques de leur secteur, ce défi s'aggrave lorsqu'il s'agit de nutrition. Les budgets sont répartis entre plusieurs ministères dépensiers, notamment ceux de l'Agriculture, de la Santé, de l'Éducation, de la Protection sociale et de l'Eau, de l'Assainissement et de l’Hygiène.
Cette « étendue sectorielle » exige que de multiples parties prenantes travaillent en étroite collaboration pour comprendre les besoins et les contraintes de chacune. Comme l'a démontré notre collaboration en 2022 et 2023 avec le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) sur le programme Renforcer les compétences en finances publiques pour améliorer les services sociaux destinés aux enfants (RCFPE), le programme Renforcer les compétences en finances publiques (RCFP) de CABRI est bien placé pour soutenir une telle collaboration intersectorielle. En novembre 2024, CABRI, avec le soutien de l'Union européenne (UE), du ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) et de la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ ou l’Agence de coopération internationale allemande pour le développement), a lancé un appel à candidatures pour que des équipes de ministères des Finances et d'agences concernées par la nutrition rejoignent un programme RCFP pour la nutrition. Les candidatures du Ghana, de la Gambie et du Libéria ont été retenues.
En 2025, ces équipes suivront un cours en ligne de quatre semaines pour les initier à l'approche de l’Adaptation itérative pour la résolution de problèmes (PDIA), qui est au cœur du programme RCFP, et, rassembleront des données sur le problème qu'elles ont désigné pour mieux comprendre la manière dont il se manifeste et son impact. Lors d'un atelier de cadrage de quatre jours en février 2025, les équipes continueront d'en apprendre davantage sur l'approche PDIA, d'affiner l’énoncé de leur problème et de déterminer où et comment elles veulent commencer à agir pour le résoudre. Durant le restant de l'année, les équipes travailleront en étroite collaboration avec des coachs dédiés pour résoudre leur problème. Elles échangeront également des idées avec les autres équipes-pays au cours d'un atelier virtuel d’évaluation à mi-parcours en mai 2025 et à l’occasion de l'atelier de clôture d’évaluation des progrès en septembre 2025.
[1] http://documents.worldbank.org/curated/en/333301482398953218/pdf/111273-WP-WBIncentivizingNutritionCompweb-PUBLIC.pdf
[2] https://openknowledge.worldbank.org/entities/publication/4279fa82-5189-568c-9723-344dcd223a3d