Nous avons récemment écrit au sujet de l’atelier de clôture que nous avons tenu en décembre, en collaboration avec CABRI, pour le programme « Renforcer les compétences en GFP en Afrique ». Une page de l’événement sommaire figure désormais sur le site Web de CABRI avec l’ensemble des présentations des sept équipes pays participantes. Au cours de l’atelier, chaque équipe a présenté les progrès qu’elle a réalisés au cours des six mois précédents à l’égard de son problème qu’elles a-elle-même identifié, les enseignements retenus et les prochaines étapes.
Comme l’a souligné Matt Andrews dans ses remarques de conclusion, toutes les équipes ont obtenu des résultats concrets. Les taux de rapports financiers ont grimpé, les budgets ont été préparés plus rapidement, et les stocks d’arriérés ont diminué. Et ce n’est qu’un début. Maintenant, toutes les équipes ont une meilleure compréhension des causes profondes de leurs problèmes (disposant de plus de données probantes) et ont des idées et des plans pour ce qu’elles feront ensuite (bénéficiant d’une autorisation plus conséquente).
Vous trouverez ci-dessous un résumé succinct de la présentation de chaque équipe-pays, y compris quelques photos et un lien pour télécharger la présentation complète. L’excellent travail réalisé par les équipes nous motive et nous sommes emballés à l’idée de suivre la manière dont elles feront avancer leurs travaux en 2018.
1. La Gambie
Problème : Mauvaise affectation des ressources aboutissant à une faible exécution par suite d’un fardeau élevé de la dette, d’un montant élevé des arriérés et d’une quantité importante de virements.
Ce qui a été accompli : L’équipe a élaboré des lignes directrices et des modèles pour le reporting budgétaire (ou présentation des rapports budgétaires) afin de renforcer le suivi et l’évaluation du budget. L’équipe a fait vérifier et authentifier les arriérés par l’audit interne afin d’assurer que les arriérés sont légalement encourus et d’éviter le règlement de factures frauduleuses. Enfin, l’équipe a formé et sensibilisé des contrôleurs de votes, des comptables ainsi que des agents chargés de la passation des marchés au reporting budgétaire et aux risques financiers liés aux arriérés.
Les enseignements retenus : Un comportement cohérent est indispensable à la discipline d’équipe. S’engager et collaborer avec d’autres personnes, fait de ce problème, un problème « collectif » et rend les choses moins pesantes. Une fois que vous pouvez démontrer l’importance des questions, vous avez de fortes chances d’obtenir le soutien nécessaire.
Les prochaines étapes : Les grands objectifs sont de réviser le plafond des virements de 75 % et de définir clairement les arriérés dans la Loi de finances publiques. Les prochaines étapes immédiates consistent à publier les nouvelles lignes directrices relatives à l’exécution du budget, à organiser des réunions trimestrielles entre l’audit et le budget et à faire passer les MDA d’une modalité de paiement sur facturation à une modalité de prépaiement de leur électricité.
2. Le Ghana
Problème : Manque d’espace budgétaire discrétionnaire associé à la non-divulgation des recettes brutes autogénérées conservées.
Ce qui a été accompli : L’équipe a élaboré et présenté une note conceptuelle pour la mise en place d’une plateforme commune de données. L’équipe a utilisé le processus budgétaire national pour sensibiliser les MDA aux dispositions juridiques pertinentes. L’équipe a mis en place un mécanisme de dépôt des recettes brutes non fiscales/fonds autogénérés conservées par les MDA.
Les enseignements retenus : L’appropriation et une bonne compréhension du problème. L’importance des modifications et des
Les prochaines étapes : L’équipe poursuivra sa collaboration avec le Service d’audit du Ghana et continuera à utiliser régulièrement les processus budgétaires existants pour la sensibilisation des MDA.
3. Le Lesotho
Problème : Les MDA ne respectent pas les plafonds et le budget affecté donnés.
Ce qui a été accompli : L’équipe s’est lancée dans un vaste processus de consultation avec les MDA et de nombreux départements au sein du Trésor public. L’équipe a dispensé des séances de formation en groupes pour l’ensemble des 35 MDA pendant quatre jours. L’équipe a établi un Groupe de travail technique afin d’améliorer les hypothèses économiques qui sous-tendent les prévisions. L’équipe a
Les enseignements retenus : Les réformes ont besoin d’équipes dédiées. La collaboration avec les autres départements (services) au sein du ministère est indispensable à la réussite de ce programme. Ce n’est pas l’étendue des progrès accomplis qui compte mais plutôt l’ensemble des petites mesures prises en vue d’atteindre l’objectif.
Les prochaines étapes : Le ministère des Finances devrait travailler avec les MDA afin d’aborder sérieusement les questions de virements et de reporting. Cela peut se faire en parlant aux MDA et en essayant de trouver les raisons pour lesquelles ils effectuent ces virements, et en examinant s’il s’agit d’un modèle qui se répète au fil des ans ou seulement un facteur de l’année en question, de procéder au suivi de ces postes spécifiquement chaque année pour voir ce qui se passe, de les motiver et/ou de les sanctionner afin qu’ils maîtrisent leurs virements et de les amener à adopter un protocole de reporting mensuel.
4. Le Libéria
Problème : Les entités dépensières n’exécutent pas leur budget comme prévu. Les dépenses hors budget et les transferts budgétisés ont augmenté au fil des ans au détriment des programmes de santé, d’éducation, etc., inscrits au budget, ce qui a donné lieu à un financement inadéquat des programmes essentiels de la santé et de l’éducation, entre autres.
Ce qui a été accompli : L’équipe a mené une mini-enquête auprès des entités dépensières afin d’améliorer les modèles de reporting. Grâce aux nouveaux modèles de reporting, le pourcentage des entités dépensières présentant des rapports financiers a augmenté, passant de 52,8 % au trimestre précédent à 68,2 %. L’équipe a aussi réactivé et mis en œuvre le Comité de gestion des liquidités (CGL).
Les enseignements retenus : Travailler ensemble avec succès en tant qu’équipe requiert de définir clairement les tâches et d’évaluer régulièrement les progrès accomplis. S’attaquer au problème implique d’écouter de nombreuses personnes pour comprendre le problème de leurs points de vue. Oui, les réformes peuvent être mises en œuvre pendant les périodes électorales.
Les prochaines étapes : La prochaine étape immédiate que suivra l’équipe est de travailler sur l’ingérence politique dans l’exécution du budget qui mène à des dépenses hors budget. L’équipe se préparera à la transition politique en janvier 2018, en documentant les améliorations du processus dans le cadre d’un ensemble de rotation de personnel. L’équipe prévoit également de recommander la mise en place de nouvelles équipes à l’intérieur et à l’extérieur du ministère pour travailler sur des problèmes identifiés en interne.
5. Le Nigéria
Problème : Mauvais choix des projets en capital (d’investissement), médiocrité du processus d’inclusion et faiblesse de l’exécution
Ce qui a été accompli : L’une des causes profondes du problème était le manque de respect rigoureux par le passé du calendrier budgétaire, ce qui se traduisait par des retards dans les projets de budget et, au bout du compte, par des retards dans la passation des marchés et l’exécution. L’équipe a élaboré un calendrier budgétaire détaillé et a présenté le projet de Loi de finances 2018 bien plus tôt qu’au cours des dernières années. L’équipe a également veillé à ce que les branches exécutive et législative tiennent une réunion bilatérale pré-budgétaire et obtiennent l’approbation du Parlement pour certains projets et programmes publics d’envergure.
Les enseignements retenus : Le capital politique est très important pour réaliser certains objectifs clés du programme. Les réunions périodiques de l’équipe contribuent au maintien de l’intérêt de l’équipe sur l’objectif. L’adaptation PDIA propose une approche plus simple et une meilleure approche méthodologique pour comprendre les problèmes et trouver les solutions.
Les prochaines étapes : L’équipe effectuera une analyse rétrospective de certaines des principales activités en particulier de l’exercice de renforcement des capacités afin de progresser au cours de l’année prochaine. L’équipe prévoit de renforcer la collaboration entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif à des niveaux inférieurs. Enfin, l’équipe examinera la Loi portant ouverture des crédits 2018 lorsqu’elle sera votée afin d’identifier toutes modifications. Cet examen déterminera si l’équipe a atteint son objectif de réduire le nombre d’infractions au projet de budget.
6. La Sierra Leone
Problème : Les engagements de dépenses excédent l’enveloppe totale des recettes, ce qui se traduit pas des factures impayées et des arriérés.
Ce qui a été accompli : L’équipe a dispensé aux membres du Comité budgétaire une formation portant sur le modèle d’élaboration du budget et a mis au point un logiciel de suivi des performances (résultats) budgétaires en temps réel pour contrôler l’exécution du budget. En outre, l’équipe a réduit de 46 % le stock de factures impayées au comptable général (entre décembre 2016 et octobre 2017).
Les enseignements retenus : L’équipe a appris à identifier et à résoudre son problème en utilisant l’approche PDIA. L’équipe a aussi appris que l’utilisation de données pour raconter des histoires en vue de résoudre les problèmes était vraiment essentielle au travail qu’elle a réalisé.
Les prochaines étapes : Le plein impact des travaux de l’équipe sera ressenti au cours de l’exercice 2018. Le travail de l’équipe a été incorporé dans la nouvelle Stratégie de GFP (2018-2022). Chaque trimestre, il y aura un examen et un rapport sur l’exécution du budget pour l’exercice 2018 afin de minimiser les dépassements budgétaires.
7. L’Afrique du Sud
Problème : Mauvaise conceptualisation des projets d’infrastructure, ce qui entraîne le gaspillage des investissements.
Ce qui a été accompli : L’équipe a élaboré les critères « d’un bon projet d’infrastructure » puis a déterminé des études de cas pour pouvoir tester les critères. L’équipe a également utilisé des sondages pour mieux comprendre le problème du point de vue des principales parties prenantes.
Les enseignements retenus : Pour acquérir une meilleure compréhension de tout problème il faut se servir d’un processus itératif pour identifier et valider les causes profondes. La mise en œuvre des solutions sans comprendre pleinement le problème peut rendre la solution inefficace.
Les prochaines étapes : L’équipe incorporera les engagements des parties prenantes dans ses processus et élaborera conjointement des lignes directrices dans l’optique de satisfaire l’utilisateur. La prochaine étape clé de l’équipe sera l’élaboration des lignes directrices relatives à l’appréciation et à l’évaluation d’un projet pangouvernemental (Rainbow book ou livre arc-en-ciel) afin d’assurer la rigueur d’analyse et la normalisation du processus d’appréciation pour l’ensemble du gouvernement.