Lors de la récente sixième Conférence annuelle du Réseau africain des bureaux parlementaires du budget (RA-BPB) organisée par le Parlement du Kenya à Nairobi, CABRI a joué un rôle central dans une séance portant sur « Le rôle des BPB dans le soutien de la participation du public au processus budgétaire ». Cette séance, qui s'est tenue le 30 août 2023, a examiné comment les bureaux parlementaires du budget (BPB) contribuent à renforcer l’implication des citoyens dans les processus budgétaires nationaux.
La participation du public aux processus budgétaires est plus qu'une exigence de procédures. C'est l'essence même de la gouvernance démocratique. Elle englobe le respect des principes démocratiques, la défense de la transparence, le plaidoyer en faveur de la responsabilité, l’encouragement d'une répartition équitable des ressources et la promotion de la confiance dans le gouvernement.
Cependant, une participation constructive du public va au-delà d'une participation superficielle. Il s'agit de favoriser la coopération et l'exactitude dans le partage des informations, de dialoguer avec le pouvoir exécutif, de collaborer avec les organisations de la société civile (OSC) en tant que vulgarisateurs et champions des citoyens, de s'engager en faveur de la transparence et de trouver le juste équilibre entre indépendance et coopération.
La participation réussie du public dans le cadre de l’initiative « Vulekamali » de l’Afrique du Sud, l'un des pays membres de CABRI, en est un parfait exemple, qui demeure toujours l’un des plus frappants. Ce projet collaboratif et de cocréation entre le gouvernement sud-africain et la société civile, incarne une véritable implication citoyenne tout au long de son cycle de vie. L'engagement sud-africain à explorer la possibilité de créer un portail sur la transparence des finances publiques a réussi mieux que prévu. Vulekamali témoigne d'un dévouement inébranlable à un objectif commun, bien qu'indéfini, et pourtant chaque partie était prête à se tenir la main et à tâtonner systématiquement pour l’atteindre.
La mise en place durable de la coalition Imali Yethu a soutenu la réussite du projet. Imali Yethu est composée de diverses organisations de la société civile engagées à examiner la cocréation et à rendre l'information budgétaire plus accessible, conviviale, habilitante, et ainsi, à réaliser une gouvernance ouverte et responsable.
Les facteurs clés de succès de Vulekamali, que doivent retenir les BPB, comprennent un partenariat profond et respectueux qui a donné la priorité à la confiance mutuelle et à une communication claire. La prise de décision collaborative et les boucles de rétroaction, y compris des processus de passation des marchés ouverts et transparents, ont contribué à une amélioration constante. La transparence grâce au partage des données et aux mesures de responsabilité mutuelle a permis le suivi des impacts. Une approche évolutive de la collaboration a assuré l'adaptabilité et des améliorations itératives – les citoyens étant consultés à différentes étapes, notamment par le biais de campagnes d'information civique, de recherches de données et de hackathons.
Pour donner aux citoyens les moyens de s'engager véritablement, les BPB devraient évaluer de manière critique leurs processus. Assurer une exposition ouverte et rotative des organisations de la société civile – l'utilisation des mêmes organisations non seulement aliène les autres, mais peut potentiellement saturer les messages – fournir aux citoyens des connaissances complètes, leur permettre de prendre leurs propres décisions, être réactifs en formulant des commentaires crédibles, nourrir une population informée et valoriser les points de vue divers sont tous des éléments essentiels à cette participation.
Les défis liés à la promotion de la participation du public incluent la complexité des données et des processus. Ces défis peuvent être relevés en simplifiant la présentation des données complexes, en maintenant des séances et des dialogues réguliers avec les OSC, en établissant des mécanismes pour vérifier les informations partagées, en communiquant ouvertement les méthodologies et les processus et en organisant des séances pour habiliter les citoyens et les OSC en leur donnant les outils nécessaires pour naviguer dans des informations complexes.
Pour réduire l'écart dans le cadre de la promotion de la participation du public, les BPB devraient promouvoir la transparence et l'impartialité, renforcer l'engagement du public en organisant des forums, collaborer avec la société civile et les établissements d'enseignement, simplifier les informations pour une plus grande accessibilité, intégrer la technologie pour une communication efficace et investir dans des équipes tout en gagnant la confiance des citoyens.
Alors que nous nous frayons un chemin dans le paysage dynamique de la participation du public, le partenariat avec les OSC offre de vastes opportunités, bien qu'accompagnés d’obstacles inhérents. Surmonter la saturation de l'information, le scepticisme et les fausses informations nécessite une stratégie agile et visionnaire.
Nous consolidons les collaborations ancrées dans la confiance, la précision et le respect réciproque grâce à la simplification, à l'interaction continue et à la vérification méticuleuse. Dans cette quête, nous affrontons les obstacles actuels et jetons les fondements d'un avenir marqué par la transparence, l'instruction et les efforts conjoints.