Le pays à l'honneur pour le quatrième numéro de notre Bulletin d'information à l’intention des gestionnaires de la dette publique en Afrique sur « Gérer des coûts d'emprunt plus élevés » est le Libéria.
Le gouvernement libérien (GL) est fermement résolu à mettre en œuvre des réformes structurelles, à la suite d’une longue période de stagnation économique. L’une de ces réformes comprend la création d’un bureau de la gestion de la dette publique qui soit fort et habilité à gérer la dette publique du Libéria de manière rentable et durable. Bien que le niveau d’endettement du Libéria soit toujours considéré comme viable, sa capacité d’emprunt ne suffit pas pour soutenir une croissance durable, et la pression sur les coûts d’emprunt élevés, à court et à moyen termes, ne cesse d’augmenter.
Le service de gestion de la dette (SGD) remplit actuellement principalement des fonctions de back-office (enregistrement de la dette et versements au titre du service de la dette), tandis que les autres fonctions essentielles sont disséminées parmi plusieurs services au sein du ministère des Finances et de la Planification du développement et de la Banque centrale du Libéria et reposent sur des procédures essentiellement informelles/non documentées. Le GL cherche ainsi à renforcer son cadre institutionnel en matière de gestion de la dette publique, en adoptant des politiques prudentes pour la gestion de sa dette publique et en mettant en œuvre des pratiques et processus sûrs.
À ce jour, les principaux résultats incluent :
- L’élaboration d’un Manuel de procédures de gestion de la dette publique complet publié en ligne et qui sera mis à jour régulièrement.
- L’élaboration d’une Stratégie de gestion de la dette à moyen terme, 2021-2023, qui sera mise à jour en 2022.
- L’élaboration d’une stratégie de réforme de la gestion de la dette et de plans d’action.
Voici les cinq domaines prioritaires de cette stratégie de réforme :
1. Renforcement du cadre juridique de gestion de la dette publique. Malgré l’amendement de la loi sur la GFP en 2019 pour y inclure les objectifs en matière d’emprunt, d’importantes lacunes persistent, qui doivent être comblées par d’autres amendements à la loi sur la GFP et à la réglementation.
2. Restructuration fonctionnelle du service de gestion de la dette pour assurer une répartition claire des tâches. La restructuration proposée se concentrera sur les fonctionnalités et sera divisée selon les responsabilités de front-office, middle-office et back-office, afin d’améliorer le déroulement des opérations, la séparation des tâches, ainsi que la coordination et le partage d’informations entre les parties prenantes.
3. Renforcement des pratiques de gestion au sein du service pour améliorer l’efficience et l’efficacité du personnel.
4. Transition du système de comptabilisation et de gestion de la dette du Secrétariat du Commonwealth (CS-DRMS) vers le nouveau système de comptabilisation et de gestion de la dette du Commonwealth appelé « Meridian » en vue d’améliorer la comptabilisation (l’enregistrement), l’analyse et le reporting de la dette du secteur public.
5. Meilleure coordination de la gestion de la dette dans le cadre de la politique budgétaire et monétaire
À ce jour, le Libéria a bénéficié de l’appui de divers partenaires du développement pour renforcer ses compétences en gestion de la dette publique. Le SGD est résolu à s’assurer que le soutien reçu soit pleinement intégré aux politiques et stratégies, en accédant aux options d’emprunt et aux conditions les plus favorables. Le Libéria cherchera désormais de manière proactive à obtenir l’appui des partenaires extérieurs pertinents et donnera la priorité à l’apprentissage et à l’adoption des bonnes pratiques d’autres bureaux de gestion de la dette de la région. En effet, plusieurs pays de la région ont réalisé d’importants progrès dans la mise en place de BGD solides et compétents, dont on peut tirer de précieux enseignements.