L'année 2024 voit CABRI déjà bien engagée dans l’exécution de ses divers programmes de travail, réalisés d'une manière qui exprime au mieux les nouveaux impératifs stratégiques de CABRI, et, toujours centrés sur les hauts fonctionnaires en Afrique à travers notre riche réseau de praticiens spécialisés en gestion des finances publiques (GFP) en situation réelle. Comme le mentionne la précédente publication trimestrielle de CABRI, « Nous sommes toujours soucieux de la pertinence pour l'avenir ; dans ce monde en crise, les enjeux sont considérables lorsque l’on réforme les systèmes, les processus et les compétences des pays ».
En novembre 2023, les membres de l'Assemblée générale de CABRI se sont réunis en personne à Kigali, au Rwanda, pour finaliser notre planification stratégique. L'une des principales questions générales et récurrentes débattues a été celle de la GFP et de sa modernisation par le biais de la numérisation. Mais surtout, le débat a permis de souligner que la numérisation est sans aucun doute la voie de demain. Cependant, cette reconnaissance comprend une compréhension fondamentale du fait que la numérisation n'est pas, et ne doit pas être considérée comme la « solution » en soi aux problèmes de GFP, mais plus judicieusement, qu'elle est plutôt un moyen d’arriver à ses fins. Récemment, ce fait a été reconnu au niveau international comme une leçon bien retenue .
De même, ces derniers temps, il est tout à fait admis que toute discussion sur la modernisation des technologies de l'information dans le domaine de la GFP transcende la simple fourniture d'un Système intégré de gestion de l’information financière (SIGIF ou IFMIS : Système intégré d’information relatif à la gestion financière) pour le secteur public. Cependant, les expériences mondiales de mise en œuvre du SIGIF ont permis de tirer d'importants enseignements, dont le plus important peut-être, est, que la modernisation des technologies de l’information (TI) n'est pas un projet unique, mais nécessite plutôt une mise en œuvre et une intégration systématiques qui doivent répondre aux exigences de la GFP, même si ces dernières changent au fil du temps.
Ainsi, lorsque l'on envisage la numérisation, que l'on se concentre ou non sur des aspects allant de l'automatisation et de la numérisation à l'intelligence artificielle, il est impératif de veiller à ce que la numérisation soit gérée de manière proactive et qu'elle ne soit pas simplement la conséquence de la technologie informatique utilisée pour s’occuper des problèmes antérieurs de la GFP. L'accent principal doit rester mis sur la manière dont la numérisation utilise la technologie de modernisation pour permettre au secteur public d’offrir des services au profit des citoyens du pays et sur la manière dont elle permet au secteur public de savoir ce que les citoyens considèrent comme des services bénéfiques.
Les membres de l'Assemblée générale de CABRI ont discuté des priorités de leur pays respectif en matière de GFP et de la prestation de services publics qui soient bénéfiques et significatifs. Dans les ouvrages universitaires consacrés à ce sujet, une nette distinction est établie entre les services du secteur public et ceux du secteur privé. Cependant, à l'heure actuelle, caractérisée par des innovations importantes et des changements notables dans la nature même des biens et des services, la clarification doit être faite sur la manière non seulement de fournir des services publics, mais aussi de déterminer les services publics les plus avantageux à offrir dans le contexte propre à chaque pays.
Consciente de cet état de fait, l'approche de travail de CABRI en matière de numérisation est axée différemment de celle de la plupart des membres de la communauté internationale de GFP dans son ensemble. D'une manière générale, le travail sur la numérisation a eu tendance à mettre l’accent sur la mise en œuvre d'un type particulier de solution TI et sur la manière de rendre cette solution extrêmement efficace. Des travaux ont également porté sur des considérations plus larges, telles que les principes qui sous-tendent la modernisation des TI, ou les aspects de l'autonomisation des citoyens grâce à la modernisation et la manière d’y parvenir ou de la recommander.
En tant que CABRI, nous concentrerons notre travail sur des domaines de prestation de services plus étroitement définis qui se situent dans un secteur particulier de la prestation de services, en étant pleinement conscient des centres de prestation de services de première ligne, et examinerons spécifiquement l'impact passé de la numérisation et les possibilités d'amélioration. Que cet impact se situe au niveau de la prestation des services aux citoyens ou même du point de vue du citoyen. Cela signifie avant tout, que le travail de CABRI sera transversal par rapport au travail qui a déjà été entrepris au niveau international et, en tant que tel, nous serons en mesure de tirer parti de ce travail important sur la numérisation de la GFP et de l'appliquer plus particulièrement au contexte local d’un pays.
CABRI, la seule organisation internationale officiellement créée pour se concentrer uniquement sur la recherche de solutions aux défis des finances publiques des pays africains, s’occupe intrinsèquement d’améliorer l’efficacité et la concertation du processus décisionnel du secteur public. Par conséquent, quel que soit le secteur de la GFP dans lequel les défis sont relevés ou que ces défis doivent de plus en plus être considérés à travers l’objectif de la numérisation, CABRI s'engage à entreprendre le travail qui convient le mieux au contexte d'un pays en utilisant une approche itérative et adaptative fondée sur des données probantes.
CABRI se réjouit de votre engagement et de votre appui à la mise en place de la GFP de demain – rejoignez-nous, nous sommes CABRI !
Les pays africains qui ne sont pas encore membres de CABRI sont éligibles et sont invités à nous contacter, afin qu’ils puissent y adhérer officiellement. D'autres parties prenantes au sein de la communauté de la gestion des finances publiques dans son ensemble sont également invitées à nous contacter.