La crise de la COVID-19 a entraîné de nombreux défis pour les bureaux (directions) de gestion de la dette publique à travers l’Afrique.
Avant la poussée de la pandémie mondiale, la dette publique et le coût du service de celle-ci en Afrique subsaharienne (ASS), tant extérieurs qu’intérieurs, étaient en hausse depuis 2012. Les passifs éventuels et les renflouements des entreprises d’État ont conduit au surendettement de bon nombre de pays. Avec l’apparition de la pandémie de COVID-19, les gouvernements africains ont été contraints de prendre des mesures extraordinaires qui comprennent la redéfinition des priorités budgétaires et l’accroissement des besoins d’emprunt. Bien que l’augmentation des niveaux d’endettement ait limité l’aptitude des gouvernements à intervenir de manière appropriée face à la pandémie, plusieurs pays ont réussi à obtenir des fonds d’urgence du FMI et de la Banque mondiale pour faire face à l’impact social et économique de la pandémie.
S’appuyant sur le dialogue africain établi avant la COVID-19 lors de la conférence de Kampala en février 2020, où des gestionnaires de la dette publique, des hauts fonctionnaires et différentes parties prenantes de 18 pays d’Afrique, se sont réunis dans le but d’élucider la complexité à laquelle se heurtent les emprunteurs souverains en Afrique subsaharienne (ASS) et de trouver des moyens d’obtenir les meilleurs conditions de financement des plans nationaux de développement, il était clair que la hausse des niveaux d’endettement en Afrique était enracinée dans les difficultés de perception des recettes, la tentation de prêts irresponsables et le manque de capacités au sein des bureaux de la dette publique. Pour faire face à des niveaux d’endettement plus élevés, les participants ont convenu que l’augmentation des niveaux d’endettement devrait indubitablement figurer dans le programme politique et de politiques à travers l’ASS et à l’échelle internationale. À la suite de la conférence de Kampala, le gouvernement ougandais, CABRI et l’ODI ont organisé le 20 mai 2020, un atelier virtuel avec des gestionnaires de la dette publique, en vue de partager leurs expériences et leurs préoccupations pour relever les défis supplémentaires que la COVID-19 a présentés à une situation de surendettement déjà vulnérable.
La collaboration et le partage d’expériences, entre les gestionnaires de la dette publique, sont essentielles à la formulation d’une réponse efficace à la COVID-19 et à la réduction du fardeau de la dette pour les gouvernements, non seulement à court terme, mais surtout quand on envisage l’impact à plus long terme sur la soutenabilité de la dette en Afrique.