« Nos institutions disposent de bien plus de compétences que nous ne le pensons. » C'est l'un des principaux messages du professeur Matt Andrews,[1] de la Harvard Kennedy School, délivré lors de l'atelier d'évaluation des progrès (PRW) du programme « Renforcer les compétences en finances publiques » (RCFP).
Au cours des 12 derniers mois, des équipes-pays du Bénin, de la Guinée, du Lesotho et du Nigeria ont participé au programme RCFP pour s'attaquer à des problèmes de finances publiques identifiés localement en utilisant l'adaptation itérative axée sur les problèmes (PDIA). La PDIA est une approche progressive qui facilite l'appropriation locale, l'apprentissage expérimental et l'émergence de solutions locales à des problèmes locaux.
Du 6 au 8 mars, les équipes-pays se sont réunies au Cap, en Afrique du Sud, pour participer à un atelier d'évaluation des progrès, qui leur a permis de rendre compte des progrès accomplis dans la résolution des problèmes de finances publiques identifiés au niveau local, de tirer de nouveaux enseignements, de présenter les solutions qu'elles envisagent et expérimentent, et de définir de nouveaux objectifs pour les mois à venir Les principales réalisations de leur travail au cours des dix derniers mois sont présentées dans le tableau ci-dessous.
L'atelier a également permis aux équipes de réfléchir à une phase de transition pour poursuivre le travail, en instaurant une culture de réflexion critique sur ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas, ainsi qu'une approche adaptative itérative pour résoudre des problèmes complexes de politique et de finances publiques.
Bien que nombre de ces problèmes ne puissent être résolus par un programme de 12 mois, l'approche PDIA a permis aux équipes de rechercher leurs propres solutions en tenant compte de leur contexte local et de renforcer leurs compétences au cours du processus.
Equipe-pays
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Problème de finances publiques
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Principales réalisations (après 10 mois d'apprentissage par l'action)
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Le Bénin
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Faible niveau d'exécution des projets d'infrastructures productives dans le secteur agricole financés par des ressources propres
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- L'équipe a procédé à diverses consultations et a interrogé les principales parties prenantes afin de déterminer les causes des retards dans la mise en œuvre du budget, notamment en ce qui concerne l'approbation des plans de travail annuels ainsi que les difficultés d'exécution en matière de passation de marchés et de disponibilité des liquidités.
- L'équipe a découvert qu'il y a souvent des retards au stade de la passation des marchés en raison du non-respect des délais d'exécution. Elle a étudié des projets de marchés publics spécifiques dans le secteur de l'agriculture et ont constaté que ces retards sont souvent dus à la complexité des documents/exigences des prestataires de services - qu'ils sont en train d'examiner. Compte tenu du faible nombre de fournisseurs disponibles, l'équipe cherche également à déterminer comment elle peut mieux aider d'autres entreprises ou des entreprises plus petites à accéder à ces appels d'offres.
- L'équipe examine les mécanismes d'engagement entre le ministère de l'agriculture et le bureau d'analyse et d'enquête afin de garantir l'approbation en temps voulu des plans de travail annuels.
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La Guinée
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Accumulation importante d'arriérés internes, qui impactent la mise en œuvre des politiques publiques, pénalisent les prestataires de services et entachent la crédibilité de l'État.
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- Elle a tenu plusieurs consultations avec les parties prenantes concernées afin de déterminer l'ampleur des arriérés et d'identifier les secteurs prioritaires, notamment dans le secteur de l'énergie qui détient la majeure partie de ces arriérés (entreprise publique d'énergie). Elle envisagent de poursuivre cet engagement en vue de trouver des solutions sur mesure pour ce secteur.
- Elle propose des solutions pour améliorer les techniques de prévision budgétaire afin de garantir une plus grande crédibilité et fiabilité des prévisions de recettes (observateurs pour le conseil d'administration des entreprises publiques, intégration de bases fiscales spécifiques dans les modèles de prévision du ministère, etc.)
- Elle a proposé de mettre en place un système d'alerte précoce intégré à leur système d'information financière, qui les alertera en cas de dépassement des délais de paiement - et a confirmé sa faisabilité avec leur service informatique.
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Le Lesotho
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Faible accès à l'eau propre et potable en raison de l'insuffisance des infrastructures hydrauliques
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- L'équipe a consulté l'unité de gestion du cycle du projet pour comprendre les différentes structures organisationnelles qui contribuent au processus d'évaluation du projet et pour analyser les défis.
- Elle contribuent à la restructuration du cadre du Bureau de la planification au sein du ministère de la fonction publique en ce qui concerne les rôles et les compétences nécessaires aux différents stades du processus d'évaluation des projets.
- L'équipe apporte des contributions à la section sur la gestion des investissements publics, qui pourrait être incluse dans la révision de la loi sur la gestion des finances publiques (PFMA).
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Le Nigéria
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Malgré les emprunts incessants du gouvernement et l'augmentation des dépenses dans les secteurs sociaux, les dépenses en capital n'ont pas atteint les résultats escomptés
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- L'équipe a fait appel aux ministères concernés pour recueillir des données pertinentes relatives à la mise en œuvre de projets dans les domaines de la santé et de l'éducation et a identifié les principaux problèmes liés aux retards dans les procédures de passation de marchés et à la disponibilité des données
- L'équipe suivra la mise en œuvre d'une nouvelle circulaire de l'OAGF publiée en janvier 2024, qui oblige les MDA à fournir des preuves de l'achèvement des processus de passation de marchés avant que des liquidités ne soient débloquées pour ces projets, afin d'évaluer si les délais de passation de marchés s'améliorent - et les éventuelles mesures correctives et autres qui doivent être introduites.
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