L’insuffisance des dépenses dans les secteurs sociaux pour les enfants, combinée à des faiblesses dans la gestion des fonds publics, signifie que, trop souvent, les ressources publiques ne parviennent pas à ceux qui en ont le plus besoin : la faiblesse des structures de financement peut retarder les paiements des enseignants, ce qui entraîne l’absentéisme chez ces derniers et l’obtention de mauvais résultats d’apprentissage pour les élèves ; dans le domaine de la santé, le calcul inadéquat des coûts ou la répartition inéquitable des fonds peut se traduire par une pénurie de médicaments, de vaccins et d’autres fournitures indispensables. Le renforcement des systèmes et des compétences en matière de finances publiques est primordial pour fournir des services sociaux essentiels aux enfants.
En novembre 2022, CABRI et l’UNICEF ont mis en place un programme conjoint visant à renforcer les compétences en finances publiques pour améliorer les services sociaux destinés aux enfants (RCFPE) au Malawi, au Mozambique, en Somalie, en Zambie et au Zimbabwe. Le programme RCFPE qui se déroulera sur 12 mois place des équipes de praticiens gouvernementaux des ministères des Finances, de la santé, de l’Éducation et des pouvoirs locaux, au centre des efforts de résolution des problèmes de finances publiques dans les secteurs sociaux consacrés aux enfants.
Nous avons commencé par un cours en ligne de quatre semaines qui a présenté aux équipes l’approche de l’adaptation itérative pour la résolution de problèmes et qui les a invitées à collecter des données sur le problème qu’elles ont nommé afin de mieux comprendre comment il se manifeste et son impact. Au cours d’un atelier de cadrage de trois jours à Johannesburg du 7 au 9 février, les équipes ont affiné l’énoncé de leur problème, figurant dans l’encadré ci-dessous, puis, ont commencé à comprendre leurs causes et à envisager des idées pour les résoudre. Le dernier jour de l’atelier, les équipes ont présenté l’énoncé affiné de leur problème, la déconstruction de ce problème représentée par un diagramme en arête de poisson et des idées d’action. Leurs pairs d’autres pays ont fourni des commentaires très utiles aussi bien sur les causes du problème que sur des idées de résolution.
Malawi | Mozambique | Somalie | Zambie | Zimbabwe |
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Les ressources financières inéquitables et insuffisantes des unités de prestation de services, telles que les établissements de soins de santé primaires, limitent l’autonomie qui leur est nécessaire pour planifier et prévoir leurs besoins, budgétiser, exécuter le financement et contrôler les dépenses. | Le manque de coordination dans la mise en œuvre de la BpP a entraîné des inefficacités, notamment des doubles emplois, une affectation inéquitable et des dépenses inefficientes. | Les taux d’exécution des projets financés par les donateurs dans les domaines de la santé et de l’éducation étaient respectivement de 16 % et 35 % en 2022. Ces résultats ont contribué à ce que 60 % des enfants ne soient pas scolarisés et à l’un des taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans les plus élevés en Afrique subsaharienne. | La faiblesse des recettes propres et un taux d’efficacité de la collecte de 37 % dans les collectivités locales ont conduit à une prestation inadéquate des services sociaux, perpétuant à terme la pauvreté. | La sous-utilisation du budget non salarial de l’enseignement primaire et secondaire contribue à un nombre insuffisant d’écoles, à des infrastructures et à des matériels d’apprentissage inadéquats et à plus de deux millions d’enfants non scolarisés. |
Au cours des neuf prochains mois, les équipes participeront à la phase d’apprentissage par l’action où elles commenceront, grâce à de petites étapes itératives, à résoudre certains aspects du problème. Les coachs de l’UNICEF les soutiendront au cours de ce parcours, en les encourageant à constamment réfléchir et adapter. Lors d’un atelier d’évaluation à mi-parcours en mai, les équipes nous feront part des progrès qu’elles ont réalisés et des prochaines étapes qu’elles suivront jusqu’à la tenue de l’atelier d’évaluation des progrès prévu en novembre 2023.