Entre novembre 2022 et novembre 2023, des équipes transversales des ministères des Finances, de la Santé, de l'Éducation et des gouvernements locaux du Malawi, du Mozambique, de la Somalie, de la Zambie et du Zimbabwe ont participé au programme conjoint de CABRI et de l’UNICEF « Renforcer les compétences en finances publiques pour améliorer les services sociaux destinés aux enfants » (RCFPE).
Lors d'un atelier d'évaluation des progrès qui s'est tenu les 7 et 8 novembre 2023 au Cap, les équipes ont réfléchi à leurs réalisations et ont reçu une rétroaction de leurs homologues d'autres pays. Conformément à l'approche de l'adaptation itérative pour la résolution de problèmes (PDIA), les équipes sont encouragées à ne pas considérer les résultats uniquement comme une mesure des progrès ou des réalisations. La nature itérative et adaptative du processus signifie que les progrès accomplis comprennent la remise en question des hypothèses, l'approfondissement de la compréhension et la mise à l'essai de nouveaux intrants et extrants. Les réalisations et les prochaines étapes prévues de janvier à juin 2024, qui sont soulignées par les équipes dans leur présentation, sont énumérées dans l'encadré ci-dessous :
Pays et énoncé de leur problème | Réalisations | Prochaines étapes |
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Malawi : Les ressources financières inéquitables et insuffisantes et l’autonomie limitée des établissements sanitaires entravent leur aptitude à planifier et prévoir leurs besoins, à budgétiser, à exécuter le financement et à contrôler les dépenses. | • A documenté les enseignements tirés de l'expérience du secteur de l'éducation en matière d’autonomie des écoles et des subventions conditionnelles. | • Développer une formule de répartition des ressources à l'intérieur des districts pour financer les établissements. |
• Des visites sur le terrain ont été effectuées dans six districts pour comprendre l'utilisation des ressources et les besoins des établissements et pour identifier les obstacles à l'introduction de l'autonomie des prestataires. | • Collaborer avec le ministère des Finances sur cette formule et augmenter la dotation au secteur de la santé pour permettre un financement direct. | |
• Tenue d'un atelier national de consultation des parties prenantes au cours duquel l’équipe a présenté son énoncé du problème et a proposé des idées d'action. | • Mettre à l’essai le financement direct dans certains districts à partir d'avril 2024. | |
• Réalisation d'une visite d'étude en Tanzanie pour tirer profit de l’expérience tanzanienne en matière d’exécution du financement direct des établissements. | ||
Mozambique : La faible mise en œuvre des programmes sectoriels transversaux a entraîné des inefficacités, notamment des doubles emplois, une affectation inéquitable des ressources et des dépenses inefficientes. | • Organisation d'un atelier avec les ministères dépensiers concernés pour mieux comprendre l'énoncé du problème. Les ministères dépensiers ont souligné les causes du problème, notamment la faiblesse de la coordination intersectorielle, la médiocrité des processus de planification et de budgétisation, l'absence de culture d'évaluation des politiques et la formation limitée du personnel. | • Poursuivre l'examen des processus de planification et de budgétisation. |
• Tentative d'affiner les manuels de planification et de budgétisation des programmes intersectoriels (bien que l'équipe se soit heurtée à une résistance à cet égard, ce qui nécessite une sensibilisation accrue des parties prenantes). | • Finaliser l'examen et la mise à jour des indicateurs du portefeuille de programmes. | |
• Analyse du cycle de l'investissement public afin de déterminer où se trouvent les principaux goulets d'étranglement qui entravent une mise en œuvre efficace. | • Mise en œuvre de la phase II de l'affectation du plafond budgétaire aux programmes. | |
Somalie : Les taux d’exécution des projets financés par les donateurs dans les domaines de la santé et de l’éducation étaient respectivement de 16 % et 35 % en 2022. Ces résultats ont contribué à ce que 60 % des enfants ne soient pas scolarisés et à l’un des taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans les plus élevés en Afrique subsaharienne. | • Sensibilisation des parties prenantes des secteurs de la santé et de l'éducation à l'importance de la crédibilité budgétaire. | • Élaborer et mettre en œuvre un plan de renforcement des capacités en GFP pour les secteurs de la santé et de l'éducation. |
• Enquête menée auprès de 34 fonctionnaires des ministères de la Santé et de l'Éducation. | • Renforcer et restructurer les services financiers par la création d'unités chargées de la gestion budgétaire au sein des ministères de la Santé et de l'Éducation. | |
• Un rapport qui portaient sur la pénurie des compétences techniques et sur les lacunes institutionnelles et qui recommandait la voie à suivre, a été préparé. | ||
Zambie : La faiblesse des recettes propres et un taux d’efficacité de la collecte de 37 % dans les collectivités locales ont conduit à une prestation inadéquate des services sociaux, perpétuant à terme la pauvreté. | • Organisation d'un atelier avec quatre districts afin de déconstruire davantage les principales causes de la faiblesse de leurs recettes propres. | • Les autorités locales doivent élaborer des stratégies de recettes propres et une charte de services. |
• Dans le district de Katete, l'équipe a soutenu : | • Les autorités locales envisagent d'introduire les paiements électroniques des prélèvements. | |
- le renforcement des capacités des receveurs ; | • Les responsables de Katete s'entretiendront avec les chefs traditionnels au sujet des taxes sur les propriétés situées sur des terres coutumières. | |
- la mise à jour de la base de données des contribuables ; et, | ||
- l’élaboration d’une stratégie visant à accroître les recettes propres. | ||
Zimbabwe : La sous-utilisation du budget non salarial de l’enseignement primaire et secondaire contribue à un nombre insuffisant d’écoles, à des infrastructures et à des matériels d’apprentissage inadéquats et à plus de deux millions d’enfants non scolarisés. | • A commencé l'élaboration d'un manuel de procédures comptables au ministère de l'Éducation. | • Élargir le mandat du comité d'exécution du budget afin d'y inclure un examen de l'optimisation des ressources dans l'exécution du budget. |
•A recommandé l'affectation de comptables à chaque programme budgétaire de l'Éducation. | • Formation continue du personnel sur les processus de passation des marchés. | |
• Des réunions mensuelles du comité du budget ont été mises en place pour examiner les taux d'exécution du budget. | • Poursuivre les consultations sur l'élaboration du manuel des procédures comptables. | |
• L'engagement entre le ministère des Finances et le ministère de l'Éducation s'est renforcé, ce qui s’est traduit par des déblocages plus rapides. | ||
Outre ces mesures de progrès, les équipes ont indiqué que ce programme soutenait de nouvelles façons de penser et de travailler. Il a permis aux ministères sectoriels de s'attaquer aux problèmes financiers de manière plus directe et plus autoritaire, et aux ministères des Finances de comprendre les points de vue des secteurs. Selon les participants, il a encouragé « la collaboration et l'échange de connaissances » ; « l'analyse des données pour optimiser la gestion financière et améliorer la prise de décision » ; et, « le travail d'équipe transversal s'est avéré efficace pour faire face à la GFP [qui] nécessite une approche multidimensionnelle ».
En juin 2024, nous réunirons les équipes de notre première cohorte pour en apprendre davantage sur les progrès qu'elles ont réalisés après l’atelier d’évaluation des progrès. Un appel à candidatures pour la deuxième cohorte sera également diffusé à la mi-2024. Plusieurs enseignements ont été tirés de notre première cohorte, qui présagent à l’avenir de soutenir des progrès encore plus substantiels et un apprentissage par les pairs encore plus important, contribuant ainsi à une meilleure GFP pour les services sociaux.