Le programme « Renforcer les compétences en GFP » (RCGFP) en Gambie a été lancé par CABRI en avril 2018 avec la participation de deux équipes gambiennes. La Gambie a également participé au programme inaugural « RCGFP en Afrique » en 2017 avec des équipes venant du Libéria, du Ghana, du Lesotho, du Nigéria, de la Sierra Leone et de l’Afrique du Sud.
Le programme RCGFP qui est une façon novatrice d’aborder les réformes de la GFP, comprend actuellement 15 équipes nationales qui utilisent l’approche de l’Adaptation itérative pour la résolution de problèmes (PDIA) afin de régler des problèmes de GFP identifiés localement. Au fur et à mesure que les équipes résolvent ces problèmes épineux en matière de GFP, leurs membres, pris individuellement, développent et renforcent également les compétences nécessaires pour assurer leurs responsabilités quotidiennes.
En utilisant l’approche PDIA pour s’occuper du problème chronique des transferts et des arriérés importants, l’équipe gambienne de 2017 a été en mesure de réduire de 25 pour cent le nombre de réaffectation des postes budgétaires. En reconnaissance des progrès considérables accomplis, la Gambie s’est vu décerner par ses pairs le prix de la meilleure performance en équipe.
Le programme RCGFP 2018 en Gambie représente le passage de CABRI à un travail plus approfondi à l’échelon pays, dirigé par des praticiens. Le programme permet à la Gambie de conserver les acquis réalisés grâce au programme RCGFP et indique également l’approbation par la Gambie de l’approche PDIA dans son programme de réformes. Habituellement, la Gambie s’appuyait sur les meilleures pratiques internationales et s’en remettait aux consultants internationaux pour ses activités de réforme de la GFP, mais ne remportait qu’un succès limité.
À la suite d’un cours PDIA en ligne de quatre semaines, le Secrétariat de CABRI a facilité la tenue d’un atelier de cadrage du 29 au 31 mai 2018, à Banjul. L’atelier de cadrage, entre autres choses, a permis de continuer à élaborer les deux énoncés de problème déterminés localement, d’identifier les principales causes de ces problèmes et de convenir des points d’entrée et des actions à mener.
Au cours des six prochains mois, les deux équipes mettront en œuvre les actions qui contribueront à la réalisation de progrès dans la résolution des problèmes suivants :
- Le risque budgétaire découlant de la mauvaise gestion financière des entreprises d’État, soumet le budget national à de fortes tensions.
- Les dépenses publiques consacrées au coût du service de la dette, aboutissent à l’évincement de dépenses prioritaires.
Ce sont là des problèmes complexes qui ont longtemps été ignorés et qui ont empiré au fil du temps. S’y attaquer, nécessitera une modification importante de l’attitude « de maintien de statu quo » afin de pouvoir apporter un changement véritable. Le degré de progression sera déterminé par l’aptitude des équipes à exercer leur leadership pour inciter au changement, d’une manière inclusive qui mène à un processus de changement légitime et viable.
Ayant moi-même travaillé au ministère des Finances gambien pendant plusieurs années, j’ai constaté une différence notoire du mode de traitement de ces deux problèmes complexes par mes anciens collègues : un consensus est recherché ; les hypothèses sont remises en question ; l’échange et l’apprentissage entre pairs sont valorisés ; et, un espace est créé pour expérimenter de nouvelles choses. Et plus important encore, le programme RCGFP a engendré une confiance en leur aptitude à apporter des changements en Gambie, au milieu d’un espace croissant pour la réforme ; un sous-produit en grande partie, de la transition politique récente.