Le 30 août 2023, les quatre équipes participant au programme RCFP, à savoir les équipes du Bénin, de la Guinée, du Lesotho et du Nigéria – ont assisté à un atelier virtuel d'évaluation à mi-parcours par les pairs, où elles ont présenté les progrès réalisés jusqu'à présent dans la résolution de leur problème identifié localement et les défis auxquels elles ont fait face au cours de ce processus. L'atelier a également permis aux pairs de fournir une rétroaction , de remettre en question les hypothèses formulées et de proposer des idées sur la voie à suivre.
Voici trois points à retenir de l'atelier :
Les approches fondées sur des problèmes et des données probantes sont essentielles pour développer des solutions localisées et viables. La plupart des équipes ont souligné qu'elles appréciaient une approche de la réforme axée sur les problèmes, qui contraste avec les initiatives de réforme traditionnelles dans leur pays. Comprendre les causes profondes des problèmes de finances publiques est essentiel pour y remédier de manière durable. Cependant, l'identification et la collecte de données et de preuves sur ces problèmes complexes se sont avérées difficiles pour certaines équipes – et ont fait ressortir certaines faiblesses des processus de gestion de l'information dans ces pays. La clé sera de répertorier les données disponibles, de les analyser pour mieux comprendre les causes du problème (et de faire certaines hypothèses au cours du processus) ainsi que de trouver des indices qui les aideront à identifier où chercher ensuite.
Les progrès accomplis dans les réformes de la GFP ne sont pas toujours une ligne droite de A à B. De nombreux problèmes de finances publiques auxquels sont confrontées les institutions aujourd'hui sont complexes, ce qui signifie que les causes du problème sont inconnues et que la relation entre la cause et l'effet n'est pas facile à comprendre. C'est pourquoi l'adoption d'une approche itérative et adaptative est indispensable à la résolution de ces problèmes, car les équipes expérimentent différentes possibilités pour comprendre si cette démarche mène aux résultats escomptés. Parfois, elles y parviendront, parfois elles échoueront – il est impossible de le savoir à l'avance. Parfois, les équipes doivent faire un pas en avant et deux pas en arrière pour arriver au point B. L'accent devrait être mis ici sur l'apprentissage par l'action – l'apprentissage du problème, de ses causes et de l'espace de changement – itérer et adapter.
La résolution des problèmes de finances publiques et de politiques exige des agents (fonctionnaires) locaux qu’ils « dansent » (exercent leurs fonctions) à la limite de leur autorité. Ce concept de Ronald Heifetz et Marty Linsky explique comment les dirigeants sont souvent tenus d'agir près et au-delà des limites officielles de leur autorité lorsqu'ils s'attaquent à des défis d’adaptation. Toutes les équipes ont souligné que pour s'attaquer à leur problème, elles devaient travailler dans des domaines qui dépassaient leurs responsabilités professionnelles. Cependant, la plupart des problèmes auxquels sont confrontées les institutions existent parce que les rôles et les fonctions qui y sont exercés leur font défaut. Il faut donc, pour résoudre les problèmes de finances publiques, que les agents locaux sortent de leur sphère d'autorité officielle. D'ailleurs, c'est précisément le type de leadership que les équipes sont appelées à exercer. Les équipes doivent veiller à ne pas trop s'étendre dans des domaines où l 'espace de changement est faible avant de renforcer la légitimité et les capacités/compétences nécessaires pour relever les défis les plus difficiles. À l’instar du tango, la sagesse est de savoir quand avancer et quand reculer.