Des systèmes fonctionnels d’IGF dépendent de façon critique d’un partage exact et ponctuel de l’information, ce qui facilite la prise de décisions fondées, la bonne exécution du budget, la prestation intégrée des services et réduit les dépenses inutiles. Au cours des trois dernières décennies, la transmission d’informations dans le secteur public a été révolutionnée par les technologies de l’information et de la communication (TIC), en particulier, par les systèmes d’information de la gestion financière (SIGF). Les SIGF : « des solutions informatisées permettant aux gouvernements de planifier, exécuter et assurer le suivi du budget, en facilitant la priorisation, l’exécution, le contrôle des dépenses […] et des recettes » (Dener, Watkins, et Dorotinsky 2011) [1], font maintenant partie intégrante de la gestion des finances publiques.
Malgré l’introduction du SIGF dans les pays africains et des sommes considérables [2] investies dans les réformes liées à la TI depuis les années 1980, les imperfections et les inefficacités de l’information persistent dans les institutions gouvernementales. Reconnaissant l’existence de ces défis, le Dialogue de CABRI sur les Politiques, une collection de webinaires, d’événements d’apprentissage entre pairs en ligne, d’études de cas et de deux événements d’échange entre pairs en face-à-face, fourniront aux praticiens une plateforme qui leur permettra de faire part de leurs expériences et de tirer parti de celles de première main des fonctionnaires d’autres ministères des Finances qui ont conceptualisé, mis en œuvre et utilisé ces systèmes.
À la suite de la réussite d’un webinaire portant sur les Systèmes d’information pour la gestion financière : trouver l’équilibre entre flexibilité et redevabilité en période de crise qui s’est tenu le 2 juillet 2020, nous avons organisé un événement d’apprentissage et d’échange entre pairs en ligne : « Revenir à l’essentiel : capacités de conception et d’utilisation efficaces des systèmes d’information ». Cet événement a fourni aux pays une plateforme pour réfléchir de façon critique aux capacités, en particulier aux capacités de données, qui sont essentielles à la conception et à l’utilisation du SIGF.
Après avoir présenté les principales conclusions d’une étude de cas se concentrant sur la Guinée, le Ghana et la République centrafricaine, Sheila Thippe (Directrice des Statistiques de finances publiques, de la Trésorerie nationale sud-africaine) a relaté comment les utilisateurs intermédiaires interagissent avec les systèmes d’information et les liens entre le maintien de l’intégrité des statistiques de finances publiques, une plateforme de données sécurisée et accessible, des systèmes de classification normalisés et définis ainsi qu’un personnel compétent et capable de s’adapter, qui peut assurer le bon fonctionnement des SIGF. Afolabi Olunmi Adejumo (Conseiller technique auprès du Bureau du budget de la Fédération du Nigéria) a fait part de certains des défis auxquels font face les utilisateurs finals (c’est-à-dire les décideurs et les analystes des politiques) quant au mode de communication de l’information par le système. Ces présentations ont permis aux opérateurs de saisie des données et aux développeurs de systèmes de mieux comprendre comment l’information peut être présentée et classée pour une prise de décision optimale.
Pour la deuxième moitié de la séance, les délégués ont été divisés en groupes restreints en fonction de la manière dont ils interagissent avec les données et dont ils utilisent les systèmes d’information. Pendant cette période, les délégués ont identifié des lacunes en matière de capacités (ou déficit de compétences) chez les groupes utilisateurs concernés et des approches novatrices ou efficaces au niveau des pays en vue de renforcer les capacités et de consolider le soutien aux utilisateurs. Par exemple, des tutoriels YouTube, des programmes professionnels de certification de GFP, des services d’assistance, des portails d’information sur la GFP en ligne et des dialogueurs (assistants conversationnels virtuels qui utilisent des techniques d’intelligence artificielle pour répondre aux questions d’une manière qui crée l’impression de parler à une personne réelle). Cet échange en ligne sera suivi d’un autre échange sur l’extension de la couverture institutionnelle des systèmes d’information dans le domaine de la GFP et de deux échanges en présentiel en 2021.
[1] Dener, C., Watkins, J. ET Dorotinsky. W. 2011. Les Systèmes d’information de la gestion financière : 25 années d’expérience de la Banque mondiale sur ce qui réussit et ce qui ne réussit pas. Washington, DC : Banque mondiale. Disponible en français à : http://documents1.worldbank.or...
[2] On estime que 5,952 milliards de dollars US ont été consacrés à des projets de SGIF et que près de 2,379 milliards de dollars US ont été dépensés pour des solutions de technologies de l’information et de la communication (TIC) liées au SIGF (Banque mondiale, 2019)